🇨🇲 Litiges foncier : Yabassi sécurise ses terres

Des données ont été collectées dans trois villages, puis analysées et discutées avec les populations. Celles-ci ont été sensibilisées sur leurs droits fonciers.
« La richesse des forĂŞts de Yabassi, dĂ©partement du Nkam, rĂ©gion du Littoral et de ses terres arables fait l’objet d’une convoitise par les investisseurs. Depuis 2012, leur arrivĂ©e massive entraĂ®ne des conflits entre les communautĂ©s riveraines, les investisseurs privĂ©s et les services techniques dĂ©concentrĂ©s dans le domaine national de l’Etat. Ces terres, pourtant essentielles Ă la vie des communautĂ©s rurales en tant que source principale de subsistance et de gĂ©nĂ©ration des revenus, participent Ă©galement Ă l’attĂ©nuation des effets du changement climatique Ă travers la conservation des sols, de l’eau, de la qualitĂ© de l’air et de la biodiversitĂ© ».
Cette faiblesse des systèmes de gouvernance foncière et forestière observée dans la Région du Littoral, décriée par l’Observatoire du Littoral pour la Terre (Olt) a fait l’objet de plusieurs ateliers dont celui du 05 juillet 2023, à la suite duquel des recommandations ont été formulées suivies des descentes sur le terrain effectuées du mois d’octobre 2023 au mois de janvier 2024 par les membres de l’Observatoire, pour la collecte des données dans les villages de Ndogbanguenge, Ndogbakand et Ndogboss, de l’Arrondissement de Yabassi du Département du Nkam. Un atelier de restitution des résultats de l’évaluation des impacts socioéconomiques, culturels et environnementaux des villages Ndogbakand, Ndogboss et Ndogbanguengue, dans l’arrondissement de Yabassi a été organisé le 30 avril 2024 à Yabassi.
A en croire le premier adjoint préfectoral du Nkam,
 » cet atelier de restitution consiste Ă venir auprès des populations et leur rendre compte des rĂ©sultats de l’Ă©tude ou de l’enquĂŞte rĂ©alisĂ©e il y a quelques mois. Ces rĂ©sultats Ă©tant Ă mi-parcours, nous attendons de voir le document final afin de faire une meilleure apprĂ©ciation« , note Mohammadou Abbo A1 prefectural, representant de prefet du Nkam .
A en croire le dĂ©lĂ©guĂ© dĂ©partemental du ministère de l’Environnement, Bertrand Lengya Yelegwe,  » des Ă©changes ont Ă©tĂ© faites avec les populations concernĂ©es par le projet, lesquelles ont Ă©tĂ© sensibilisĂ©es sur l’importance de ces projets et sur l’importance de protĂ©ger l’environnement.
L’enquĂŞte ainsi menĂ©e rĂ©vèle que
« des impacts environnementaux ont affectĂ© le sol, l’air, l’eau, la forĂŞt et les eaux souterraines, Ă cause des activitĂ©s qui y sont Ă©tĂ© effectuĂ©es tant par a sociĂ©tĂ© d’implantation des palmeraies (Green feeld), par les Ă©tablissements forestiers ou encore par Mme Bolivard qui exploite le bois au village Ndogbat », explique la responsable de l’Observatoire national. L’impact Ă©conomique est tout aussi nĂ©gatif. « Ces villages ne cessent de rĂ©gresser, au lieu d’évoluer. Les activitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus ne prospèrent pas. Ceux-ci sombrent dans la pauvretĂ©. Les villageois n’ont plus d’intrants pour cultiver. Ce qui leur empĂŞche d’avoir des revenus et de ben s’alimenter », Iris Flore Ngo Nken prĂ©sidente de l’association H2ACE.
Une plateforme de dialogue a également été mise sur pieds avec pour objectif de réparer les manquements jusqu’ici constatés. Un cahier de charge sera également élaboré avec ces communautés et sociétés. « Les populations sauront désormais que lorsque ces exploitants forestiers vont revenir, voici ce que nous devons poser comme problèmes. Un plaidoyer sera également fait au niveau de la commune, de ces exploitants forestiers »,
Cet atelier de restitution a réunit tous les responsables départementaux qui interviennent dans le foncier parmi lesquels le délégué départemental du ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature du Nkam, du ministère de l’Economie de la Planification et de l’aménagement du Territoire (Minepat), des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf). Lesquels ont promis, chacun en ce qui les concerne, de prendre des mesures pour que les terres ne soient plus utilisées abusivement et que les droits des populations autochtons soient respectés.
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