58è fête de la jeunesse – Olivier Kingue Molli : les jeunes doivent saisir les opportunités qui s’offrent à eux.
En prélude à la célébration de l’édition 2024 de la fête de la jeunesse, Proxima Info a entrepris de donner la parole aux jeunes Sawa. Ces hommes et femmes qui peuvent être considérés comme des modèles de réussite pour les plus jeunes parlent de leur vie, de leur parcours, expériences professionnelles, difficultés, afin d’inspirer les Cadets. Une série des interviews et portraits seront réalisés. Nous vous invitons à les lire. Bonne lecture.
Digne fils Sawa, le chef de station Crtv Littoral parle à la jeunesse en général, et aux jeunes Sawa en particulier. Entre conseils et astuces, il les appelle à avoir un savoir-faire dans cet entretien qu’il a accordé à votre journal en ligne.
Proxima Info : Quelles sont les opportunités qui s’offrent pour les jeunes en général et les Sawa en particulier ?
Olivier Kingue Molli : Les jeunes Sawa n’évoluent pas seuls. Ils évoluent dans un environnement national, sous-régionale, régional et international. Avec la multiplication des crises dans cet environnement global, de nouvelles opportunités se sont développées. C’est dans le nouveau monde, le monde du numérique, du digital, de l’innovation. La société Sawa ne vit pas en autarcie, elle vit au Cameroun et le Cameroun vit dans la sous-région, en Afrique en dans le monde. Ils doivent donc travailler à être aptes à saisir ces opportunités.
Proxima Info : Le thème de la fête de la jeunesse est « Jeunesse, import-substitution et patriotisme économique pour le progrès du Cameroun ». qu’est-ce que les jeunes doivent comprendre à travers ce thème ?
Olivier Kingue Molli : Le thème m’intéresse particulièrement parce que pendant ma carrière professionnelle à la Crtv, je me suis occupé principalement des problématiques économiques.
Le jeune doit se dire qu’il y a un ensemble d’opportunités qui se présentent à lui. On doit donc acquérir des formations pour comprendre les opportunités qui se proposent à nous. Il faut transformer localement ce que l’on produit. Les jeunes doivent se demander comment on fait pour fabriquer la machine qui transforme.
Le marché est vaste. Il faut que la formation intègre davantage les process qui sont contenus dans l’import substitution. On doit se définir dans la recherche et l’innovation. L’innovation est le cœur de l’import substitution. Et les jeunes doivent s’y lancer.
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Proxima Info : Quel est la clef pour réussir dans ce que l’on a entrepris de faire ? Quel message à l’endroit des jeunes camerounais, des jeunes Sawa ?
O K M : Le premier message c’est l’amour. L’amour nous permet de comprendre qui nous sommes, avec qui nous sommes et dans quelle perspective nous évoluons. Le deuxième message c’est le travail. Il faut pouvoir travailler, intégrer une perspective qui vous donne la possibilité d’être sollicité ici et là. Le 3ème message c’est la nécessité de se faire former.
On parle au Cameroun de l’industrie minière. Cette filière a produit près de 90 millions d’emploi dans le monde en 2023. Pensez-vous que le Cameroun peut présenter des jeunes qui peuvent accéder au marché de l’emploi dans cette filière très pointue ? Cela interpelle au devoir de formation, cela interpelle les gouvernants de donner aux jeunes la possibilité de se former dans ce domaine-là ici au pays ; qu’on tienne notre industrialisation, qu’on ne l’importe plus. Qu’on puisse les fabriquer sur place ce que nous consommons, ce dont nous avons besoin.
Proxima Info : Pour réussir, on a parfois besoin d’une épaule sur qui s’appuyer, d’une élite pour nous tenir la main. Quelle est la place de l’élite Sawa dans cet accompagnement des jeunes Sawa ? Les jeunes Sawa ont-ils besoin de leurs élites pour se développer ?
O K M : J’avoue que c’est une question un peu délicate. L’élite joue-t-elle vraiment son rôle ? J’ai eu l’occasion de poser cette question à quelques ainés de la ville de Douala. Laissez que je garde pour moi les réponses qui m’ont été données. Mais, on a besoin de nos élites. La société Sawa est pratiquement la seule qui ne sait pas porter le message de la valorisation de son potentiel, en comparaison aux autres régions. Il ne me souvient pas que nous ayons des groupuscules qui revendiquent pour la valorisation de nos talents. C’est très important. C’est comme cela que ça marche partout.
Cependant, il ne faut pas attendre de l’élite qu’elle vous porte alors que vous n’avez pas la possibilité d’assurer qu’on vous porte. Il faut d’abord avoir des valeurs que l’on doit pouvoir tenir par nous-même avant de se faire tenir par le grand-frère. Si on ne l’a pas fait, ce n’est pas la peine de réclamer que l’élite nous transporte vers des cimes qu’on ne doit pas assumer.
Proxima Info : Vous êtes aujourd’hui à un grand poste de responsabilité dans l’entreprise qui vous emploie. Pouvez-vous partager votre expérience, votre parcours, afin de faire comprendre aux plus jeunes que le plus important c’est le travail ?
O K M : On est dans un monde de compétition. Il n’y a pas de vent favorable à qui ne saut où il va. Vous vous donnez un objectif, une ambition et vous travaillez. La providence saura reconnaitre que vous travaillez. Il faut travailler. Et il y a de la place à prendre. Dans son domaine d’activité, il faut pouvoir se challenger soi-même. Donc, il faut travailler sans cesse, se remettre en question, multiplier les efforts, surmonter les difficultés. Et nous serons récompensé.
En ce qui me concerne, jusqu’à ce que j’aie ma première nomination à la Crtv, j’ai passé 15 ou 17 ans. Il y a des gens qui ont été recrutés bien après moi, que j’ai formé, qui ont eu des postes de responsabilité bien avant moi. Pour autant, cela ne m’a pas empêché de travailler. Le fond du problème c’est le travail. Et il y a de la place à prendre.
J’ai gravit toutes les étapes. Tous les niveaux de responsabilité pour arriver là où je suis aujourd’hui. J’ai été recruté en tant qu’animateur. Pendant longtemps, les gens n’ont pas su que j’étais journaliste. J’ai présenté l’émission « Tam-tam Week-end » sur la Crtv télé. J’ai été reporter, chef de service, sous-directeur….. J’ai bravé toutes les étapes et j’ai fait tout. Il faut être humble, respecter les gens avec qui on est, respecter son environnement, respecter l’outil de travail et se laisser apptrécier par les gens. Tout le monde ne peut pas être Rédacteur en chef, chef de Station ou Directeur général. Mais, il peut arriver que ce soit vous. Et s’il arrive que ce soit, vous, par votre travail, on dira qu’on ne s’est pas trompé
Interview réalisée par Jules Epoh