🇨🇲 Atteintes à l’État de droit : Les Avocats et les Organisations de la société civile fusionnent leurs efforts pour dénoncer .
Ces acteurs sociaux réunis au sein d’une plateforme , étaient face à la presse nationale et internationale le mercredi 31 juillet 2024 au siège du Redhac à Douala. Au cours de cet échange avec les médias , ils ont dénoncé avec fermeté les multiples violations des droits de l’Homme au Cameroun. Deux cas ont été mis en lumière. Notamment celui de l’activiste et tik tokeur Junior Ngombe, arrêté et puis libéré et celui de Steve Akam dit Ramon Cotta extradé depuis le Gabon en violation du droit international selon ladite plateforme.
La plateforme d’avocats bénévoles et des organisations de la société civile pour un état de droit , pour la consolidation des Institutions démocratiques et la paix au Cameroun, est fortement préoccupée par les militaires violations des droits de l’Homme au Cameroun. Pour cette plateforme , ces dérives inhérentes aux atteintes des droits de l’homme, se traduisent par des arrestations arbitraires. C’est le cas du jeune de 23 ans, junior Ngombe , leader du Mouvement ( JDC) Jeunesse Debout pour le Changement. Il a été interpellé pour des motifs liés à l’incitation à la révolte et propagation de fausses nouvelles. Or du point de vue de la plateforme d’avocats bénévoles et des organisations de la société civile, il a plutôt critiqué le pouvoir en place sur la gestion des affaires publiques. Et a sensibilisé la jeunesse à s’inscrire massivement sur les listes électorales.
《 le 19 juillet 2024 , l’activiste Steve Akam alias Ramon Cotta qui critique le Gouvernement , est extradé en violation du droit international en l’occurrence la convention de Genève du 28 juillet 1951 par le Gouvernement Gabonais à la demande du Gouvernement Camerounais qui l’accuse  » d’activités subversives contre le président de République du Cameroun  » peut – on lire dans le propos liminaire de ladite plateforme. 《 Au sortir de cette conférence de presse,nous allons faire une réunion très rapidement question de voir comment, nous allons nous constituer sur l’affaire Steve Akam…ensuite nous allons nous concerter …parcequ’ il faut amener l’État du Cameroun devant les juridictions sur son histoire…devant le groupe de travail contre la torture. Peut-être ça va faire jurisprudence…Peut-être l’État pourra reculer. Nous allons ouvrir cette plateforme à tous les Avocats. Parceque c’est le moment ou jamais la société civile, les Avocats main dans la main doivent dire stop…Au sortir de cet échange avec les médias, nous allons nous concerter à mener des actions à chaque fois qu’un citoyen , journaliste est kidnappé ou inquiété…nous ne pouvons plus laisser passer cela. La bataille commence là . Junior n’est pas libre, où est Steve Akam, nous voulons le voir devant le commissaire du Gouvernement…A partir de demain (Jeudi 1er Août 2024 ) ,on va se constituer sur l’affaire Cotta et sur les autres affaires qui viendront 》 a déclaré Maximilieme Ngo Mbe, Coordonnatrice du Redhac.
Dans le même ordre d’idée, l’Avocate au barreau du Cameroun et défenseur des droits de l’homme Me Alice Kom qualifie tous ces procès de non lieu
《 Il faut que ça s’arrête. Ce n’est pas parceque tu es l’État que tu es la loi. Nul n’est au dessus de la loi . L’État est un sujet de droit…il peut être condamné. Et là nous sommes en pleine dictature maintenant. Parceque si vous ne respectez pas les règles que vous mêmes , vous vous êtes fixées … la loi internationale, c’est la loi du Président de la République et c’est l’Article 43 de la constitution qui le dit 》 manace Me Alice Kom.
En prenant la parole , le militant des droits de l’homme et coordonnateur de l’ONG Un Monde Avenir Philippe Nanga dénonce le fait qu’un civil soit jugé dans un tribunal militaire
《 le Cameroun est l’ un des rares État où parce qu »on vous accuse d’avoir volé un plat ou cassé une boutique au quartier , on vous amène dans un tribunal militaire. Ce n’est pas possible. Les tribunaux militaires sont réservés pour les militaires. Les instruments internationaux proscrits qu’on amène les civils dans les tribunaux militaires. C’est devenu un mode au Cameroun. C’est une sorte d’intimidation qu’on emploie pour mettre la de pression sur les civils …parceque à chaque fois, vous avez peur d’être présenté devant un juge militaire… quand vous êtes en face d’un Colonel, ce n’est pas la même chose quand vous êtes en face d’un juge civil . Le juge militaire ne répond pas au ministère de la justice ni au conseil Supérieur de la magistrature. Il répond au ministère de la défense. Le Cameroun est devenu un pays trop risqué. Nous sommes en train d’entrer dans une zone de turbulence . Car la période électorale est une période de turbulence . C’est un moment de compétition inédite qui engendre plusieurs activités qui peuvent être les germes de violence. L’objectif c’est pas qu’il comparaisse libre ( junior Ngombe. ) L’objectif,c’est pour qu’il soit purement et simplement relaxé. Parceque nous croyons que la liberté d’expression et l’opinion est un droit qui ne peut être violé. Je voudrais relever ici , des cas de violation graves juste pour ce procès particulièrement, qui vient se rajouter à d’autres procès. Ça concerne la conduite des civils dans des tribunaux militaires… Que la presse martèle que ça doit s’arrêter. On n’a pas à amener un civil dans les tribunaux militaires. Quand surtout quand celui-ci n’a jamais une activité avec le port d’arme. 》 plaide Philippe Nanga, Coordonnateur National de l’ONG Un Monde Avenir.
Avec la naissance de la plateforme des Avocats et des organisations de la société civile, toute violation des droits de l’homme au Cameroun sera désormais dénoncé et la victime bénéficiera de l’accompagnement de ladite plateforme devant les juridictions compétentes. Ainsi en a décidé ces acteurs sociaux qui militent pour la défense des droits et libertés humains.
Jules Epoh / Didier Kieretu