🇨🇲 Politique-Retour au Cameroun de Paul Biya : l’opposition crie à la récupération politique.

Panneaux publicitaires, banderoles, annonçant le retour du candidat du Rdpc et teeshirts, parapluie à son effigie ont été mis à contribution pour célébrer l’homme du 06 novembre. L’opposition dénonce une campagne électorale à peine voilée, que les militants de ce parti trouvent normal.

Le long de l’itinéraire partant de l’aéroport de Nsimalen pour le palais présidentiel, des hommes et femmes, arborant des vêtements aux effigies du président Paul Biya, célèbrent le retour du chef de l’Etat après son absence prolongé du pays. Tenant des parapluies et arborant des tee-shirts aux couleurs du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais, ces militants du parti des flammes chantent et dansent au passage du cortège du candidat naturel du parti politique au pouvoir. Mais, ce n’est pas que sur cet itinéraire que les affiches du président Paul Biya sont visibles. Dans la ville de Yaoundé, des panneaux publicitaires et affiches annoncent également le retour de celui dont l’absence prolongée a suscité questionnements et interrogation au sein de l’opinion Cameroun aise et au-delà. Une mobilisation qui n’est pas du gout des partis politiques de l’opposition.

« Comme à leur habitude, les militants du Rdpc ont transformé le retour du chef de l’Etat en campagne électorale. Cela ne nous surprend pas. Mais, il faut être mesuré et réaliste. On a vu le chef de l’Etat un peu fatigué, et à 92 ans, il faut reconnaitre qu’on n’est plus en possession de tous ses moyens. La question que les camerounais se posent aujourd’hui est celle de la capacité du chef de l’Etat à continuer de conduire les affaires du pays, notamment sa capacité physique et intellectuelle. Ce sont des interrogations légitimes. Je pense que le chef de l’Etat a un âge auquel il devrait se reposer et être un conseillé pour la future génération qui prendra les rênes du pays », pense Carlos Ngoualem homme politique.

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Or, pour Edouard Fochivé, militant du Rdpc, il fallait montrer que le président de la République est bien vivant, après toutes les folles rumeurs qui ont circulé sur son état de santé et sa vie.

« A l’annonce de l’arrivée de notre président candidat selon nos textes, nous avons voulu après cette intense communication des réseaux sociaux, montrer la vitalité de notre parti, montrer qu’au-delàs de tout, la vie est entre les mains de Dieu ; que les militants du Rdpc étaient très contents, et que les militants du Rdpc sont très contents de leur président qui se porte bien et est à même d’être notre candidat pour 2025 », précise Edouard Fochivé homme politique RDPC .

Or, a en croire Carlos Ngoualem, cette campagne déguisée, un an avant la présidentielle de 2025, est une stratégie pour maintenir au pouvoir le président malgré son âge. « Le fait que les pontes du régime veulent que le chef de l’Etat continue d’être au pouvoir malgré son état de santé montre qu’ils veulent continuer de gérer le pays par procuration, à l’instar des hautes instructions qui vont dans tous les sens. Et on doit pouvoir y mettre fin. Je crois que le chef de l’Etat lui-même, par rapport aux prochaines élections, va pouvoir accepter de prendre une pause, se reposer et laisser de nouvelles énergies prendre les rênes du pays », lache-t-il.

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Une campagne éssumée par ce parti au pouvoir. « Toutes les actions que nous menons, en tant que parti politique, c’est pour montrer sa vitalité et notre conquête du pouvoir. Nous avons commencé cette conquête du pouvoir depuis l’année dernière à travers les actions d’inscription sur les listes électorales sans tapage sur les RS à travers nos cellules et nos comités de base. Il y a eu une intense communication sur la mort de notre président. C’était choquant, énervant parce que la vie est entre les mains de Dieu. Quelle joie de voir que notre président, comme les autres présidents des partis politique vit et est en santé. Nous avons manifesté notre satisfaction et ceux qui veulent faire des interprétations peuvent le faire. Je dis que nous sommes toujours en, campagne électorale. Nous n’avons jamais cessé d’être en campagne électorale », martèle-t-il.

Or, selon Charles Nforgang, expert en communication, la mobilisation du Rdpc n’est pas interdite.

« Ce n’est pas interdit. Ils ont fait de la publicité et dans ce cas, j’ai envie de croire qu’ils ont payé », précise-t-il avant de rajouter. « En fait, tous font de la communication politique. Lorsque Cabral Libii sort son livre et organise une conférence de presse, c’est aussi de la communication politique, mais qui se décline en marketing politique parce qu’il vend quelque chose. Je crois que c’est une occasion ordinaire sur laquelle on a fait de la récupération politique. Cela peut s’expliquer par le fait que M. Paul Biya a mis long à l’étranger et les gens pensaient qu’il ne reviendrait plus. Et quand il revient, on s’en sert pour faire cette communication », déroule-t-il.

Et d’expliquer qu’à la suite du séjour prolongée du président de la République à l’étranger et de tout ce qui a été dit sur son état de santé, le Rdpc a saisi cette occasion pour communiquer et passer de la communication politique au marketing politique, parce que c’est un homme politique qui est mis en avant. « C’est un ’’produit’’ qui est mis en avant et dont on ventait les atouts. On a également vu qu’ils ont utilisé tous les outils de la publicité (panneaux, banderoles…). Les élections prochaines n’étant pas très loin, on peut penser que c’est une stratégie huilée pour annoncer les couleurs et mieux vendre leur candidat. Mais, à partir du moment où M. Biya n’a pas annoncé sa candidature, on ne peut pas dire qu’on est en plein dans la campagne politique », explique Charles Nforgang, expert en communication