Mary Fashion : « Je n’ai pas peur de la friperie ».
Cette styliste modéliste sortie de la 3ème promotion de Julie Couture ce samedi 21 mai à Douala, affiche assurance et sérénité quant aux produits qu’elle mettra sur marché dans les jours avenirs.
Elles ne sont pas très nombreuses les étudiantes en fin de formation qui présentent une telle assurance lorsqu’elles sont lancées sur le marché de l’emploi. Liungu Efimba Mary alias Mary Fashion en est une parfaite illustration.
Styliste modéliste sortie de la 3ème promotion de Julie Couture, elle affiche une très grande confiance en elle. Très loin de l’angoisse et de l’incertitude vécue chez les personnes nouvellement entrées dans le marché de l’emploi. Surtout dans ce milieu concurrentiel de la mode et la couture, gangrené par la friperie où une multitude de stylistes, créateurs et couturiers partagent un marché aussi restreint chez nous. « Dans la vie, il y a toujours les premiers et les derniers. Chacun a sa place au soleil », déclare-t-elle.
Venue dans la couture contre la volonté de ses parents qui trouvaient que ce métier était destiné aux paresseux, Liungu Efimba a plutôt fait parler sa passion éprouvée depuis sa tendre enfance. « Toute petite, j’étais émerveillée de voir ma grand-mère coudre les habits à la main. Plus tard, lors mon passage à l’Extrême-Nord, j’ai eu l’amour du pagne et du vêtement à force de voir les femmes de cette partie du pays s’habiller. Elles étaient toutes belles dans leurs tenues. C’est tout cela qui me donne l’envie de faire la couture comme métier ».
Après son cycle primaire, elle s’inscrit en filière technique plutôt qu’en générale à l’insu de son tuteur chez qui elle vit. « J’avais seule une idée de ce je voulais faire ».
Privations et satisfactions
Son rêve réalisé en partie aujourd’hui, Mary Fashion souhaite après cette sortie, ouvrir son propre espace, une sorte de showroom où elle exposera ses productions.
La jeune styliste modéliste n’a pas manqué cependant d’énumérer les privations et souffrances subies tout le long de sa formation. « Il y avait des jours où il n’y avait pas de transport pour aller à l’école mais il fallait y être absolument. Certains moments où il manquait le matériel de travail où d’autres pendant lesquels on était obligé de rester travailler pendant que tes amies allaient se promener ».
Des difficultés qui lui ont données la force d’aller de l’avant. Elle a les raisons aujourd’hui d’être satisfaite. Son plus grand bonheur cependant, dit-elle, est de voir ses vêtements être portés par un grand nombre. « Je suis heureuse quand je vois quelqu’un porter mes habits ».
Son vœu le plus cher est d’apporter sa touche particulière dans le milieu de la mode. « Jusqu’aujourd’hui je ne fais que reproduire ce j’ai appris à l’école. Il voudra que je me mette à produire mes propres créations ».
Quant aux conseils à donner aux jeunes qui ont envie mais hésitent à embrasser ce métier. « Lancez-vous si vous aimez », déclare-t-elle.
Mary Fashion réfute toute idée d’une concurrence faite par la friperie à l’industrie de la mode susceptible de porter préjudice à sa carrière. « Elle ne me fait pas peur. Il y aura toujours les gens qui s’habilleront avec des habits neufs et ceux cousus par les stylistes. En plus, la femme africaine c’est le pagne et le tissu », conclut-elle avec une quiétude habituelle qui la caractérise.
FE