Elections : les premiers pas de la plateforme régionale de concertation.
Le lancement de ce cadre décharge entre Elecam et les autres acteurs du processus électoral s’est faite hier à Douala. Plusieurs propositions ont été faites pour améliorer la système électoral.
Les missions de la plateforme régionale de concertation entre Elecam et les autres acteurs du processus électoral sont claires. « Cette plateforme de concertation a pour mission principale, la redynamisation du processus électoral. A ce titre, elle est chargée de concevoir et proposer au Conseil régional, les mécanismes et outils nécessaires à la mise en place d’une synergie permanente entre Elecam et les autres acteurs du processus électoral ; définir et mettre en œuvre les axes stratégiques de collaboration et les centres d’intérêts communs visant le renforcement des capacités des acteurs du processus électoral « , explique le Pr Pierre Titi Nwel, membre du conseil électoral.
Au terme de ces travaux
Plusieurs propositions ont été faites, Lesquelles seront envoyées à la plateforme nationale, qui les enverra au gouvernement qui va les présenter à l’Assemblée nationale et à celui qui promulgue le code électoral, renseigne le Pr Pierre Titi Nwel.
Au terme de ces travaux qui ont réunis outre Elecam, les partis politiques, chefs traditionnels, société civile, médias, administrations déconcentrées de l’Etat, les principales recommandations des travaux présidés par le Pr Dorothy Njeuma et le Pr Pierre Titi Nwel, sont les suivantes, l’adoption de la majorité électorale à 18 ans ; l’adoption du bulletin unique ; l’audit du fichier électoral ; l’amélioration du rapport général des élections en intégrant toutes les statistiques de la situation électorale jusqu’à la proclamation des résultats ; l’adoption d’un code électoral consensuel…
A travers des exposés, plusieurs autres propositions et observations ont été faites au cours de ces travaux qui se sont tenus le 30 aout 2023 à Douala, sur les enjeux et défis à l’accroissement des inscriptions sur les listes électorales, et sur l’amélioration et la participation électorale. Les représentants des partis politiques ont notamment décrié la faible inscription sur les listes électorales. » A la présidentielle de 1992, il y avait environ 3 millions de votant pour une population camerounaise d’environ 15 millions d’habitants. A la présidentielle de 2018, il y a eu environ 3,5 millions de votants avec une population de près de 30 millions de camerounais « , relève Abel Elimbi Lobè d’après qui environ 3 millions de camerounais inscrits sur les listes électorales ne sont pas allé voter le jour du scrutin, avec un taux d’abstention de 46%.
Selon le délégué régional d’Elecam pour le Littoral, 61 642 cartes d’électeurs ne sont jusqu’à présent pas retirées par les électeurs. Des cartes qui, insiste Cyril Sam Baka,
« contribuent à la fraude électorale, parce que servant à faire voter des militants du Rdpc avec la complicité du président de la Commission locale de vote, qui identifie seul les électeurs le jour du scrutin, contrairement à ce que prévoit la loi « . Des observations faites par les acteurs des partis politiques, lesquelles ont été formulées en recommandation, pour y apporter des recommandations, afin d’améliorer la confiance à Elecam et la participation aux différents scrutins.
Une amélioration du scrutin auxquels certains participants n’y croient pas. Selon Philippe Nanga, coordinateur de Un Monde A Venir,
« Je ne sais pas si la plateforme va changer quelque chose. Je n’y crois pas beaucoup. La plateforme a le mérite d’être un lieu de rencontre où les acteurs politiques se retrouvent pour discuter du système électoral. C’est toujours bien d’avoir ce genre d’espace. En dehors de cette opportunité que la plateforme nous offre de nous rencontrer, je ne crois pas beaucoup en sa capacité de modifier quoi que ce soit. J’ai souvent entendu les responsables de Elections Cameroon dire ouvertement que Elecam n’a ni le mandat, ni la capacité, ni la compétence de modifier le système électoral. Par conséquent, cet espace n’est pas en capacité de garantir aux camerounais un processus électoral crédible et sécurisé ».
Une position que partage Cyril Sam Mbaka d’après qui,
« Le dialogue doit être permanent. Sauf que nous ne sommes pas dupes. Nous connaissons les limites d‘Elecam et on doit travailler sur la base de ce que Elecam ne peut pas changer la loi électorale. Mais, Elecam peut nous aider à nous entendre sur l’identification des votants. Le bourrage des urnes se fait par des cartes non retirées et qui sont utilisées par d’autres personnes pour venir voter. Il y a le problème des commissions. Et nous ne pouvons pas avoir des élections crédibles, tant qu’il n’y a pas un consensus national », relève t-il.
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