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Après RFI et France 24, c’est maintenant LCI qui est suspendu au Burkina Faso. En cause, la diffusion, en avril dernier, d’un programme contenant des informations considérées comme de « simples supputations et des insinuations malveillantes ». Elles seraient de nature à « créer des troubles au sein des populations et fragiliser la collaboration nécessaire entre l’armée et les civils ». 

La junte au pouvoir au Burkina Faso n’apprécie guère les médias français. Après RFI en décembre 2022, France 24 fin mars 2023, c’est aujourd’hui LCI qui est suspendu pour trois mois. Il est reproché à la chaîne privée de TF1, filiale du groupe Bouygues, d’avoir diffusé des informations « susceptibles de créer des troubles au sein des populations et fragiliser la collaboration nécessaire recherchée entre l’armée et les civils pour la sauvegarde de la patrie burkinabé ».

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La décision du Conseil supérieur de la communication (CSC) burkinabé impose une interdiction de 3 mois, explique le régulateur, dans un communiqué datant du 29 juin. « Les programmes de la télévision LCI sont suspendus pour une durée de trois mois, au Burkina Faso, sur les bouquets de tout distributeur de services audiovisuels à péage, à compter de la notification de la présente décision ».

Deux mois entre le contenu incriminé et la suspension de LCI

Le programme en cause a été diffusé le 25 avril 2023, dans le cadre de l’émission « 24h Pujadas, l’info en question« . La journaliste Abnousse Shalmani, évoquant la crise au Sahel, a affirmé, concernant le Burkina Faso, que les « djihadistes avancent à toute vitesse en l’absence de tout État dans les localités conquises ». Il lui est aussi reproché d’avoir précisé, « sans mentionner de source, que 40% du territoire est occupé par les “djihadistes” » ou encore que « près de 90 000 civils appelés Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sont utilisés “comme de la chair à canon” pour protéger les militaires burkinabè contre les terroristes », explique l’Autorité de régulation burkinabé qui considère que ces propos sont de « simples supputations et des insinuations malveillantes ».

Si le contenu visé peut effectivement être contesté par la junte, se pose la question du délai de deux mois entre la diffusion de l’information et la sanction. De nombreux internautes s’interrogent sur les motivations réelles de cette décision.

Après l’arrêt de RFI et de France 24, l’obligation de quitter le territoire pour les correspondants de plusieurs médias tel Libération et Le Monde, c’est une des dernières sources d’information francophones non contrôlées qui disparaît avec la suspension de LCI. Est-ce uniquement les informations concernant le Sahel que le gouvernement burkinabé veut contrôler ? Ou plus largement l’ensemble des informations, y compris celles concernant Wagner, très présent auprès de la junte, et le suivi de la guerre en Ukraine ?

source : afrik.com.

Rédaction : +237 699 92 70 54 / 683 66 63 73  

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