Baboutcha-Fongam renoue avec les funérailles 25 ans après

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Pendant 25 ans, les populations de ce village situé dans les Hauts-Nkam étaient privées de l’organisation des funérailles. Le village Baboutcha Fongam était en fête du 29 au 30 avril 2022. Les fils et filles de ce village, les voisins des villages environnants, des amis et autres connaissances se sont retrouvés sur la place de manifestation du village pour célébrer les funérailles de la matriarche et reine mère, Mami Maa’Fuu Tchomi Hélène.   Ces funérailles marquaient également l’ouverture des funérailles dans ce village qui en était privé depuis près d’un quart de siècle. En effet depuis 25 ans, des funérailles n’étaient pas organisés dans le village Baboutcha Fongam. Pour cause « en 1996 déjà, mon défunt père était très souffrant, il ne pouvait pas organiser des funérailles. En 1999, la mort à raison de lui. Donc de 1996 à 2022 les funérailles n’ont pas été organisés dans le village », justifie Sa Majesté Ngeuleu Ndeuheula Armand, roi du groupement Baboutcha Fongam, dans les Hauts plateaux de l’Ouest. Pourtant, comme on le sait, les funérailles sont un rite très important dans les us et coutumes Bamilékés. « Dans les us et coutumes Bamiléké, après la disparition d’un parent ou tout autre personne chère. On le pleure pendant un moment. Pendant un bout de temps, les gens pleurent leurs morts. Après cela, on organise des funérailles pour évacuer la douleur de la disparition de cette personne, parce qu’on pense qu’elle est auprès des ancêtres qui mènent une vie joyeuse. On organise des funérailles parce qu’on est certain celui qui nous a quitté, a atteint ce niveau ; en ce moment, on n’est plus dans la douleur, mais dans la joie parce que le nôtre est dans une vie éternelle. Ayant mis 25 ans sans organiser de funérailles, ça été une douleur pour la population. Maintenant qu’on ouvre les funérailles, toute la population est joyeuse. A partir d’aujourd’hui, nous ne sommes plus dans la douleur, parce qu’on sait que ceux qui sont morts sont désormais auprès de nos ancêtres, auprès de Dieu », explique Pr. Ngoupayo Joseph, notable du village Babouantou.

Aujourd’hui, cette longue attente n’est plus qu’un lointain souvenir. Grâce à la volonté de leur monarque, qui après sa désignation en 2018 comme son successeur traditionnel, a décidé  en 2022 d’organiser ces funérailles. Ainsi, les fils et filles de village peuvent à nouveau célébrer leurs morts. Je ne saurais dire que tout s’est bien passé. Bien évidemment tout n’a pas été parfait.« Après 25 ans, certaines rites ont été oubliés, il y a des jeunes qui n’ont pas été  initiés à la chose, on a oublié beaucoup de choses dans us et coutumes je pense que au sortir de ces funérailles, on a beaucoup appris de nos erreurs, ce nous permettra de mieux projeter dans l’avenir», se réjouit néanmoins le monarque.

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Les populations quant à elles saluent le courage de leur Roi. « Il faut féliciter le Roi, parce qu’il pouvait laisser et rester dans la léthargie, le laxisme ; tout jeune qu’il est, il s’est engagé ;  je pense qu’il faut le féliciter. Pas seulement le féliciter, mais aussi le soutenir. Et bien qu’il soit le Roi, il est encore tout jeune et il a besoin du soutien des notables de ce village, du soutien des notables du village voisin, du soutien de toute la population et des élites. Parce  qu’actuellement, il a fardeau à soulever, c’est-à-dire pendant 25 ans, il y a eu des morts dont on n’a pas organisé les funérailles. Maintenant, ils seront organisés en cascade et il a besoin de sa population autour de lui pour les choses aillent bien», conseille le notable.

Jules EPOH

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