Cameroun- culture : la 8ème cuvée du séminaire de formation des formateurs en langue et culture Douala ( Sawa) est disponible.
Le gymnase du collège Alfred Saker de Douala sis à Deido, a abrité le 03 septembre 2022, la cérémonie de clôture du séminaire de formation des formateurs en langue et culture Douala ( Sawa) . L’initiative est portée par le Centre d’initiation à la culture Douala ( CICD) et le comité de langue Douala ( COLAD) . Ce centre spécialisé en langue et culture « Duala « est placé sous la coordination du Dr. Fritz Ntone Ntone, natif de Douala.
Il s’agit de la 8e cuvée à bénéficier de cette formation depuis la création de ce centre en 2010 ayant aujourd’hui 12 ans d’âge . » L’importance de ce type d’atelier, c’est d’assurer la continuité et la pérennité du processus d’apprentissage de notre culture et notre langue à nos enfants…toute oeuvre d’apprentissage ne peut être pérennisée s’il n’y a pas d’enseignant …donc c’est pour cela que dans ce dispositif de centre d’initiation, il y’a ces deux entités : l’entité formation des élèves, des apprenants et l’entité séminaire de formation des formateurs… « explique le Dr. Fritz Ntone Ntone coordonnateur du CICD – COLAD.
Le coordinateur dudit centre souligne que cette école n’est pas un électron libre . Elle évolue dans un dispositif traditionnel bien élaboré en prenant appui sur le Ngondo , l’association des chefs traditionnels Sawa du Wouri , les élites Sawa , tous les services de l’Etat notamment le ministère de l’éducation de base ayant déjà intégré en son sein le volet consacré à la langue traditionnelle et maternelle . « Nous allons davantage formaliser nos relations avec l’appui de qui de droit , c’est-à-dire l’ossature traditionnelle représentée par les chefs …les enseignants d’ici font déjà les vacations dans les lycées et collèges de la ville de Douala. ..nous sommes fiers parceque leur valeur a été reconnue , notre préoccupation maintenant, c’est que l’école soit formellement reconnue de telle sorte qu’à chaque sortie, la cuvée soit intégrée dans le dispositif des enseignants de langue « ajoute le Dr Fritz Ntone Ntone .
Selon Ness Ruben Essombey représentant de l’association des chefs traditionnels Sawa du Wouri, il est question d’apprendre la langue locale à toutes les générations . II croit savoir que l’avantage est d’enseigner la langue telle qu’elle doit être et enseignée par les enseignants bien formés. « Nous apportons notre soutien psychologique…à partir de l’année prochaine, nous allons formaliser ce partenariat …il Nous appartient d’ouvrir les écoles dans nos villages respectifs pour que ces enseignants puissent avoir de lieux pour transmettre les connaissances…bref, il s’agit de rapprocher les centres d’initiation à nos enfants… » réagit ce gardien de la tradition sawa. Ce dernier souligne au passage qu’il existe 4 piliers de l’identité à l’instar du nom , la langue, la spiriculture et les us et coutumes.
Ce séminaire de formation des formateurs a été accueilli avec joie par les participants qui n’ont pas dissimulé leur satisfaction » Nous avons suivi avec succès la formation des formateurs. Elle va nous permettre de transmettre le savoir que nous avons reçu…parceque quand tu reçois, tu dois retransmettre et ceci pour l’avancement de la langue nationale. Déjà je profite pour dire que j’ai un centre à Ngaoundere et je venais ici chaque année pour perfectionner les enseignements…Je peux dire que mon centre était officieux, à partir de ce que je viens de recevoir , il sera officiel… »se réjouit Mme Ewangue nee Mbia Kalla E. Blanche une séminariste et promotrice d’un Centre de Promotion pour les langues Maternelles de Ngaoundere.
Le centre d’initiation à la culture et la langue Sawa s’inscrit en droit ligne dans la déclaration de droits linguistiques publiée en 1996 à Barcelone reconnaissant comme inaliénable le droit pour chaque peuple à l’enseignement de sa langue et de sa culture. Par le biais de cet enseignement, l’on s’approprie la culture de son milieu, poursuit sa quête de compréhension du monde et du sens de la vie et élargit l’éventail de ses moyens d’adaptation à la société . En plus dans la suite de la loi no 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972 qui précise à son article 1 alinéa 3 que la république du Cameroun œuvre pour la protection et la promotion des langues nationales d’une part , et de la loi no 98/004 du 14 avril 1998 d’orientation de l’éducation au Cameroun qui en son article 2, prescrit l’enseignement des langues nationales d’autres part . Les ministères de l’éducation de base et des enseignements secondaires se sont engagés à cet exercice . A travers cet enseignement, l’opportunité est ainsi offerte aux apprenants d’apprendre chacun à parler , lire et écrire sa langue maternelle et à pratiquer sa culture identitaire.
Jules Epoh 
