Cameroun – culture. Ngondo 2022 . La grande messe de l’eau du peuple sawa célébrée sous le signe de » l’Amour du terroir. «
Le train du festival socio-culturel de la communauté sawa a quitté la gare ce Mardi 16 Août 2022 à travers la conférence de presse de lancement qui s’est tenue au siège du Ngondo à Akwa . Plus précisément au palais Dika Akwa. Au cours de cet échange avec la presse , le comité d’organisation du Ngondo a dévoilé le thème de l’édition 2022 . Il s’agit de « Kod’a Mboa » qui signifie en langue Douala : « l’amour du terroir ou l’amour de la patrie. » selon les organisateurs , cette thématique a été puisée dans les profondeurs du fleuve Wouri lors de la précédente édition, en guise du message des ancêtres. Le dimanche 05 décembre 2021 , les divinités aquatiques ont délivré un message prémonitoire à savoir » raffermir l’attachement au terroir et préserver le patrimoine. » Une interpellation destinée à toute la grande communauté Sawa, mais aussi au-delà de l’aire culturelle . Bien conscient de la nomenclature socio-économique qui entoure son écosystème , le Ngondo, l’assemblée traditionnelle du peuple Sawa marque ainsi sa volonté de poursuivre pacifiquement et sereinement sa quête permanente vers un vivre ensemble efficace et harmonieux. Dans cet élan , il étend cet amour du terroir sus évoqué en amour de la patrie.
La patrie.
» oui la patrie . Cette terre du Cameroun est pour nous tous . Nous avons une seule terre, un seul terroir ,un seul peuple …Quand nous prenons la terre ici , oui quand nous prenons cette terre , nous ne voyons pas les Douala, nous ne voyons pas les Bassa , ni les Haoussa , Bamoun…Bakweri…Ntoumba encore moins les Banen et les Beti …Nous voyons le Cameroun… » peut-on lire dans le dossier déposé à notre rédaction. Ce thème fait appel à l’affaire Dikolo-Bali relative au Déguerpissement sauvage et illégal des populations de ce village du canton Bell le 14 Mai 2022. Montrant des images insupportables que les camerounais en général et les Sawa en particulier ont reçues tel un véritable coup de poignard dans les tréfonds de leur amour propre et leur honneur. Pour le Ngondo , cette profonde douleur aura permis de raviver ardemment la flamme du Kod’a Mboa chez l’ensemble des filles et fils originaires de Campo jusqu’à Manfe , mieux chez l’ensemble des filles et fils du Cameroun tout court. Le Ngondo , Assemblée Traditionnelle du peuple sawa , a pris acte de ces différents signaux , faisant entendre sa voix de manière suffisamment audible pour dire Non ferme aux exactions sus évoquées et a pleinement conscience que l’un de ses principaux défis à l’heure actuelle, est de maintenir vif , encadrer et orienter cet élan patriotique résolument affiché par une communauté plus que jamais soucieuse de son lendemain.
» Les valeurs de citoyenneté , de tolérance , de respect sont notre bien commun. Un bien précieux que nous devons préserver. Cette république , cette patrie , ce terroir fonde au coeur de notre vivre-ensemble …Cette république, cette patrie , ce terroir est mien , est tien …c’est aussi le sens de l’engagement du Ngondo aujourd’hui et demain… une vieille maxime tirée de la sagesse ancestrale dit » Mbo’ango Ebo Mba » qui veut dire mon amour pour ton terroir …jusqu’à ma mort…écrit le comité d’organisation.
» kod’a Mboa » c’est donc l’amour viscéral et l’attachement indéfectible au terroir ou à la patrie. Pour le Ngondo , c’est exactement ce degré d’amour et d’attachement qui a conduit en Août 1914 , l’illustre Roi – Martyr Rudolf Douala Manga Bell et son fidèle lieutenant Adolf Ngosso Din jusqu’au sacrifice ultime du don de soi.
Le » Mboa »
Par définition , le nom » Mboa » est un mot qui désigne une personne ou une chose. Mboa vient du verbe « boka » qui signifie fonder , organiser , établir , s’établir, le terme Mboa renvoie tour à tour à la maison , l’assemblée, le clan , le terroir , la patrie , le semblable , mais également à des concepts plus subtils tels que l’âme agissante de la communauté. A titre de rappel , sa majesté James Frédéric Ekwalla Essaka chef supérieur du canton Deido est le président en exercice du ngondo.
Jules Epoh 
