Cameroun-Diagnostic des villes côtières et littorales : Le cas Douala est patent
La 5e édition du Forum économique de la Fondation Elessa Lothing-Sen s’est tenue à Douala le vendredi 28 octobre 2022 en présence du Maire de la ville de Douala, le Dr Roger Mbassa Ndine. La thématique était centrée sur : La Prospective économique des Villes côtières et littorales. Du coup, l’on s’est mis à remémorer le projet Sawa Beach dont on ne parlait plus avant même le départ de l’ancien Maire de la ville.
Cinq temps forts auront marqué la 5e édition du Forum économique de la sous-région Afrique centrale auquel participait le Gabon en tant que pays dont les bordures sont abondamment arrosées par l’eau de l’Océan atlantique, car situé aux confins du Golfe de Guinéen, et Douala en tant que capitale des villes côtières et littorales du Cameroun. L’enjeu ici est d’exploiter les avantages et les atouts de la côte pour développer les activités économiques qui sied aux villes côtières.
Après le discours d’ouverture du Maire de la ville de Douala et celui du promoteur de la Fondation, Louis Deschamps Elessa Lothin, le parterre économique et du monde des affaires ont eu droit à des échanges fructueux pouvant déboucher sur des projets concrets. D’abord les travaux se sont tenus en ateliers, sous la Coordination de Alain Blaise Batongue, journaliste économique hors échelle. Trois ateliers dont les thématiques étaient les suivantes : l’atelier 1 sur les avantages et les atouts naturels des villes côtières et littorales ; l’atelier 2 sur les difficultés et les solutions ; l’atelier 3 sur les sources de financement possibles. Ces ateliers constituaient la partie scientifique des travaux et d’ailleurs c’était l’affaire des experts, consultants et universitaires. En plénière, les restitutions étaient intéressantes, les unes aussi pertinentes que les autres en termes de suggestions.
Tout d’abord, il y a urgence d’une synergie associative entre les villes côtières et littorales ; faire ressortir les atouts culturels en commun ou en partage ; mettre en place une approche associative et solidaire au lieu que chaque ville évolue en vase clos, l’intercommunalité pouvant se faire au niveau national ou régional ; travailler sur la sécurité afin d’éviter les vulnérabilités qui sont le lot des villes côtière et littorales telles la piraterie maritime et l’érosion de la côte ; tempérer la concurrence et travailler sur la spécialisation des villes ; œuvrer également à éviter les effets-surprises de la croissance urbaine, des habitats spontanés et de la pression environnementale ; développer l’agriculture urbaine et péri-urbaine dont le principal atout serait la pisciculture à travers l’élevage des variétés de poissons dans les bacs et dans les étangs ; promouvoir la pêche et le tourisme, développer les produits de la mer. Pour tous ces projets il faut une capacité d’énergie conséquente ; travailler sur le transport routier, fluvial et ferroviaire, entre autres. Il faut rappeler que les travaux se sont tenus en présence d’une délégation gabonaise conduite par Juvénal-Roblex Ondo Maire du Ve arrondissement de la ville de Libreville, et du sénateur Siegfried Etame Massoma, ex-ministre et gouverneur.
Après avoir écouté toutes ces suggestions et/ou propositions, les conclusions du Maire de la ville de Douala ont été sans ambages : le principal handicap de la ville de Douala dit-il, c’est le problème des infrastructures routières et de transports. Douala a en effet des centres commerciaux qui sont concentrés dans un endroit (Akwa-Bali-marché central-Ndokoti-Mboppi, etc) ; un centre administratif qui draine tous les usagers venant des périphéries en matinée et qui y retournent en fin de journée : ceci donne à voir des mouvements allers et retours avec tout ce que cela comporte en termes d’engorgements dans les moyens de transports et le trafic. Conséquence, les principaux axes sont embouteillés dans les heures de pointe, les pénétrantes Est et Ouest sont engorgées et il faut davantage élargir les routes ; il faut urgemment un échangeur au carrefour Ndokoti ; il y a également urgence dans le curage et la construction des drains afin d’éviter les inondations dans les moments de crue, de même que les populations doivent être sensibilisées à ne plus jeter les ordures dans les caniveaux, entre autres.
En tout cas Douala tout comme Kribi, en tant que principales villes côtières et littorales, ont fort à faire dans ce vaste chantier de développement qui devrait in fine ouvrir les vannes aux autres villes de l’Hinterland.
Rodrigue TCHOKOUAHA / Jules EPOH : +237 676 33 02 84 / 699 92 70 54