Cameroun – Douala : Un atelier – plaidoyer pour impliquer les jeunes dans le processus de résolution des conflits.
Près de 40 jeunes camerounais issus de 8 communes des régions du littoral, centre , ouest et de l’Adamaoua ( principalement les communes de Douala 1er , 3e , 4e , Nkongsamba 1er , Edea 1er , de Ngaoundere 1er ,de Yaoundé et de Bafoussam ) , ont pris part ce Mardi 23 Août 2022 à Douala à un atelier – plaidoyer visant à les impliquer dans le processus de résolution des conflits , de prévention des crises , des guerres , de reconstruction et de maintien de la paix , conformément à la résolution 2250 des nations – unies sur jeunes – paix et sécurité et de la charte africaine de la jeunesse .
Ledit atelier plaidoyer est organisé par l’ONG internationale Un Monde Avenir . Ceci dans le cadre du programme d’encadrement des jeunes à la démocratie , à la gouvernance démocratique et aux droits humains. .Ce projet social prône la participation civique et politique des jeunes dans la formulation et le suivi des politiques publiques au niveau local . Partant du postulat selon lequel , le suivi des politiques publiques a été limité jusqu’ici au suivi du BiP ( Budget d’investissement public ) décidé au niveau central. L’on note au passage, l’implication du ministère de la jeunesse et de l’éducation civique dûment représenté lors de l’ouverture des travaux par le délégué régional pour qu’ensemble , ce projet soit porté à l’échelle nationale et internationale. » Nous avons une situation sécuritaire très préoccupante actuellement au Cameroun que se soit dans les régions de l’extrême -Nord ‘ du Nord , dans le Noso ( Nord ouest et Sud-ouest ) et parfois de L’Est et toutes les couches de la population se sont mobilisées pour que chacun puisse apporter sa contribution pour l’apaisement et le retour à la paix…nous observons les jeunes enrôlés dans les comités de vigilance en vue de combattre Boko haram dans la partie septentrionale du pays…Au niveau du ministère de la jeunesse et de l’éducation civique, le ministère et ses partenaires notamment le PNUD ( programme des Nations unies pour le développement ) organisent des ateliers permettant aux jeunes d’être eux-mêmes des acteurs de paix particulièrement dans la lutte contre les discours haineux qui foisonnent sur les réseaux sociaux…ces jeunes sont appelés à être des agents de promotion de la paix et de la citoyenneté dans notre pays… »souligne le délégué régional de la jeunesse et de l’éducation civique .
» Un Monde Avenir a pensé organiser cet atelier, afin de créer une synergie de force d’action en vue de l’élaboration d’un plan d’action au niveau national pour la prise en compte, que soit dans la prévention , que se soit dans la résolution, soit dans tout types d’actions par lequel le gouvernement prend pour résoudre les problèmes …chaque fois, c’est le jeune qui est au coeur des conflits et des crises au niveau national… » ajoute Aicha Makouet , animatrice socio-culturelle à l’ONG Un Monde Avenir.
Pour l’organisation non gouvernementale , l’atelier – plaidoyer de Douala , vise à susciter l’élaboration d’un plan d’action national de mise en œuvre de la résolution 2250 des nations unies sur » jeunes , paix et sécurité » par l’État du Cameroun. Et De manière globale , il est question pour ce programme, de contribuer au renforcement de la démocratie au niveau local. Au plan spécifique ,il s’agit de susciter la création des mécanismes de participation des jeunes à la vie publique conformément à la charte africaine de la jeunesse ( CAJ) et à la résolution 2250 des nations unies dans 06 communes cibles du projet . Autres objectifs visés , emmener les décideurs politiques communaux cibles du projet et au niveau national, à une meilleure prise en compte des instruments régionaux et internationaux relatifs à la participation des jeunes à la dynamique démocratique. Il est aussi question de faciliter le portage d’actions de plaidoyer par les jeunes en lien avec leur participation aux processus démocratiques et de résolution des conflits au Cameroun. Cet atelier d’appropriation tenu ce Mardi 23 Août 2022 à Douala a été marqué par 03 articulations. D’abord , les jeunes ont eu droit à un exposé explicatif des articles contenus dans la charte africaine de la jeunesse et de la résolution 2250 . Pour la circonstance , l’expert a fait une brève présentation commentée , de certaines dispositions contenues dans ces instruments en lien avec la participation des jeunes à la résolution des crises. L’intervenant du jour a également présenté à l’assistance juvénile , l’état des lieux à date , de la mise en œuvre de ces instruments tant au niveau local que national. » vous savez , la jeunesse est le fer de lance de la nation …alors il est important qu’elle comprenne qu’elle a un rôle important et actif à jouer dans le processus de paix et de sécurité …elle doit savoir qu’elle doit se positionner en tant que acteur et non spectateur dans les conflits par ce que d’emblée, elle fait partie des victimes les plus touchées que se soit dans le monde , dans la région ou sous – région … « réagit l’expert , le Dr. Yogo , enseignant d’universités et expert en sécurité. Il a aussi partagé avec les participants, les initiatives prises par l’État du Cameroun en vue de l’implication et de prise en compte des jeunes dans les processus de résolution des conflits .
Pour l’atteinte optimale de ces objectifs, les activités dudit projet ont été formulées autour de 04 grands axes à savoir : le renforcement de capacités, l’animation des espaces d’échange physique et numérique ;le contrôle citoyen de l’action publique et les activités de plaidoyer. Au cours de cet atelier , les participants ont été hautement outillés sur les méthodologies et techniques de conduite d’un plaidoyer. Le second intervenant dans son exposé , a développé un module de manière détaillée sur les différentes étapes d’élaboration d’une stratégie de plaidoyer et de bonnes pratiques en matière de planification des actions de plaidoyer. Un module qui a d’ailleurs servi de temps d’échanges et de partage d’expériences sur les actions de plaidoyer déjà conduite par les participants en lien avec la participation démocratique des jeunes , ainsi que leur implication dans la résolution des conflits et crises sociales.
Le 3e temps fort à consister à regrouper les participants en atelier pour identifier les actions concrètes à mener ainsi que les stratégies afin d’accélérer le processus de plaidoyer pour l’adoption d’un plan d’actions national de mise en œuvre de la résolution 2250 des nations unies. Enfin l’atelier a été clôturé par une évaluation qui a permis de jauger le niveau d’appropriation des connaissances par les participants. De même générale , il a pris en compte la dimension genre et handicap , en faisant participer les femmes et les personnes vivant avec le handicap à hauteur d’au moins 40% des participants.
Pour mémoire , la charte africaine de la jeunesse est un instrument africain, approuvée le 2 juillet 2006 par une réunion des chefs d’État et de gouvernement s de l’Union Africaine à Banjul , puis entrée en vigueur le 8 Août 2009 . Elle a été intégrée dans le dispositif du droit positif camerounais à la faveur du décret du 11 janvier 2011 portant ratification de la charte africaine de la jeunesse. Elle impose aux Etats , la prise en compte des jeunes dans toutes les instances décisionnelles tel que stipule son article 11 « qui garantir l’accès des jeunes aux parlements et à tous les niveaux de prise de décision . » ainsi que leur renforcement de capacités pour la promotion de la paix . Elle invite également les États parties à en faire la vulgarisation pour une pleine prise de connaissance des jeunes , afin d’améliorer leur participation à la vie démocratique du pays . La résolution 2250 des nations unies sur les » jeunes , paix et sécurité » quant à elle , est un instrument approuvé le 09 décembre 2015 par le conseil de sécurité des Nations Unies . Elle demande aux États membres d’impliquer de manière inclusive les jeunes à tous les niveaux dans les instances de prise de décision de prévention et de résolution des conflits . Cependant , l’ONG Un. Monde Avenir observe qu’à ce jour , très peu d’initiatives ont été prises par le gouvernement en vue non seulement de faire la promotion de ces instruments, mais également de leur mise en application. L’on constate aussi l’absence d’actions des jeunes en lien avec la mise en œuvre des instruments mentionnés plus haut . Cette inaction est due à la quasi – méconnaissance de l’existence de ces instruments par les jeunes, ce qui a pour connaissance une faible appropriation et utilisation par les jeunes.
Cet atelier d’appropriation des résolutions 2250 des Nations unies et de la charte africaine de la jeunesse à été bien accueilli par l’ immense majorité des participants » je suis leader associatif , ce type de formation précisément me donne les outils nécessaires pour pouvoir non seulement, informer , impacter et participer ou partager ma petite expérience sur ce qui est de l’apport de la jeunesse dans le processus de résolution des conflits … » confie un participant Stéphane – Michel ESSOMBE MBANGA Association NGOSSO DIN .
Didier kieretu/ Jules Epoh