Enseignements secondaires – halte aux châtiments corporels : Jean Moubeb, spécialiste de la science de l’éducation salue la décision du Minesec.

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Dans un communiqué rendu public le lundi 16 Janvier 2023 , le ministre des enseignements secondaires le Pr. Pauline Nalova Lyonga menace de prendre des sanctions sévères à l’endroit des établissements scolaires ou enseignants qui feront recours au fouet comme mode de punition en milieu scolaire. Une décision saluée par les spécialistes de la science de l’éducation. En l’occurrence, le psychologue- clinicien…Par ailleurs principal du collège bilingue Intec d’ Akwa à Douala- Cameroun.

Au Cameroun, les Cas de châtiments corporels sont fréquemment signalés dans les établissements scolaires secondaires piblics et privés. Ce constat alarmant à été fait par le Ministre des enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga. Face à ces dérives observées en milieu scolaire, le Minesec durcit le ton et menace d’infliger des sanctions aux établissements scolaires et enseignants qui persistent et récidivent à faire recours aux châtiments corporels comme mode de punition. Une pratique dégradante formellement interdite en milieu scolaire, conformément à l’article 5 de la loi no 98/004 du 14 avril 1998 d ‘orientation de l’éducation au Cameroun. Le Membre du gouvernement précise que des modes de punition des élèves acceptables et appropriés sont inclus dans les règlements intérieurs des établissements scolaires.

Le regard de Jean Moubeb, spécialiste de la science de l’éducation sur la décision du Minesec.

Le psychologue- clinicien … principal au collège bilingue Intec d’Akwa est formel sur la question. De son point de vue, l’utilisation du fouet à l’école n’est que la manifestation des défaillances sur le plan émotionnel. Dans le même ordre d’idée, il note que le communiqué du ministre des enseignements secondaires vient en appui aux lois de la République qui interdisent les sévices corporels en milieu scolaire.  » Nous pensons que la décision du ministre pr. Nalova Lyonga est la bienvenue…quand les instructions viennent du haut , elles viennent renforcer les décisions que nous avons pris en interne depuis des années «  soutient Jean Moubeb le psychologue- clinicien , consultant …

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Seulement, ce dernier estime que la mesure du Minesec doit s’accompagner par une série de formation à l’endroit du corps enseignant. » La note du ministre est bonne…cependant, il y’a un besoin réel de formation, il faut voir le contexte, ce n’est pas facile… nous avons des comportements hérités de notre culture…j ‘aimerai restituer ça dans un contexte africaine .Quand on parle de fouet en Afrique, ça identifie à notre façon de faire, d’agir à l’éducation traditionnelle où un adage dit que, l’homme noir , c’est le fouet … Avant la décision du ministre, près de 80% des enseignants peinent à se débarrasser du fouet …Le fouet , c’est un phénomène culturel «  ajoute le spécialiste de la science de l’éducation.

Ce technicien de la science de l’éducation, fait observer que tout comportement doit se comprendre par rapport aux réalités socio-culturelles et en précisant que l’Afrique traditionnelle n’a pas connu des outils modernes de l’éducation des enfants. Sachant que l’ école est une structure de relais de la famille. Il est persuadé que le fouet renvoie un peu aux passions . Et lorsque l’enseignant fait recours au fouet , il sort de la rationalité. Il veut résoudre un problème à travers le fouet, il veut amener l’enfant à adhérer à ce qu’il veut. Il note que compte tenu de la nouvelle approche qui est l’approche par compétence ( APC) où l’enseignant n’est plus maître . En soutenant que le fouet devrait tomber seul parceque l’enseignant n’est qu’ un facilitateur. Le plus souvent , dit – il , lorsque l’enseignant prend le fouet, il se dit qu’il a perdu son autorité. Dès lors, il pense l’a restauré par la force. Une attitude très dangereuse, car de cette posture, l’educateur sort complètement de la nouvelle approche. Lorsqu’il est établi que dans cette approche, l’apprenant est au centre des préoccupations. C’ est lui qui construit son savoir . Or ajoute – il , dans l’ancienne approche ( approche par objectif ) APO , l’élève est semblable à un photocopieur. Or , l’enfant n’est pas un animal , ni un robot , c’est un être de développement , un être libre…

Approche affective…

Le psychologue- clinicien soutient que l’approche affective est un préalable pour la transmission des connaissances. Car poursuit- il , l’enseignant est un père , une mère … et fait remarquer que si la relation affective est établie, si le d’attachement est établi , il n’ y’ aura pas de problème. De ce point de vue, l’enfant va se soumettre , il va obéir et les conflits de ce genre n’existeront pas.

Missions de l’école.

Pour le spécialiste en sciences de l’éducation, l’ école a une double missions : la dimension instructive . C’est le lieu d’apprentissage des savoirs . Et la dimension éducative : en tant que école , structure de relais de la famille. Il suggère que l’ on devrait prendre les relais au niveau des inspections sur la formation émotionnelle des enseignants à travers l’inspection générale psycho – pédagogique. Autres propositions, c’est l’organisation des séminaires pédagogiques, des causeries éducatives. Objectif : donner des outils aux enseignants pour qu’ils comprennent qu’ ils peuvent agir autrement , que par le fouet… » l’école ne peut pas travailler seule , elle doit travailler en partenariat avec la famille «  conclut- il.

Didier Kieretu / Jules Epoh : +237 699 92 70 54 / 683 66 63 73
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