Gouvernance Locale – Mairie de Douala 4e : Des Jeunes soumettent à l’exécutif municipal, des besoins pressants et prioritaires.
Ces besoins pressants et prioritaires du points de vue des populations en général et en particulier des jeunes de Douala 4e , ont été soumis à l’exécutif municipal le 30 juin 2023 . C’était à l’occasion de la 5e session de la Journée d’Échanges Citoyens ( JEC) et la toute première de l’année 2023 , consacrée à l’évaluation à mi-parcours du budget d’investissement public ( BIP) de l’exercice en cours et le niveau d’implication des jeunes dans l’élaboration des différents projets. Les travaux se sont tenus dans la salle des actes de l’hôtel de ville de Douala 4e , en présence du 1er adjoint au maire, Biri Raymond. L’initiative est portée par l’ONG Un Monde Avenir.
Parmi les difficultés portées à l’attention de l’exécutif communal par la population, figurent en bonne place certaines routes secondaires , complètement dégradées dont l’aménagement peine à prendre corps . C’est le cas du tronçon routier sis à Mambanda , qui part du lieu dit carrefour Aladji , jusqu’à l’école communale .
《 En ce moment , ce sont les populations qui essayent de mettre la main dans la poche afin d’arranger ce tronçon…Avec cette somme d’argent , nous achetons chaque dimanche un camion de pouzzolane et les habitants du quartier viennent étaler. Étant presque à bout de nos forces , nous sollicitons l’appui de la mairie en vue de mieux aménager ce tronçon . Nous demandons que la mairie nous accorde seulement une journée de Caterpillar afin qu’il vient au moins racler cette route et si possible verser quelques camions de pouzzolane… A partir de là , les populations seront un peu à l’aise 》 doléances soumises par Itong Jules César Louis Napoléon, chef de bloc 36 , au quartier Mambanda.
Autre problème posé par les populations de l’arrondissement de Douala 4e , c’est celui lié au dépotoir de l’entreprise Alpicam créé au bord de l’eau ( fleuve Wouri ) , qui bloque le passage d’eau et entraîne par conséquent des inondations à Mambanda .
《 le quartier Mambanda a des problèmes d’ordre environnemental …Mambanda manque de drains pluviaux …il faut que l’exécutif municipal pense déjà à drainer les eaux à Mambanda . Et concernant Alpicam, il y’a une loi dans ce pays qui stipule que les entreprises installées dans une localité ou une ville, doivent participer au développement de ceux qui sont aux alentours …avant Alpicam le faisait, Quest -ce qui se passe aujourd’hui ? Ça ne se fait plus. Ce dépotoir créé par Alpicam est une mini – bombe qui peut s’exploser à tout moment. 》 s’inquiéte Ngameni Raphaël , président de l’association, Afrique développement durable, spécialisée dans la protection de l’environnement.
Au regard de multiples préoccupations posées par les habitants de Douala 4e , le 1er adjoint au maire , Raymond Biri a apporté des éléments de réponse , susceptibles de satisfaire les uns et les autres.
《 il était question de discuter avec les leaders associatifs , la société civile , les populations afin de leur donner la bonne information. Qu’est- ce qui est fait dans le cadre de l’amélioration de leur condition de vie? Nous sortons de cet échange étant très satisfaits. Par ce que non seulement, nous avons apporté des éléments de réponses aux problèmes posés par les populations , mais aussi , nous nous inscrivons dans la gouvernance moderne et de souci de transparence. Cet échange nous a permis d’éclairer leur lanterne sur les projets déjà réalisés par la Mairie et les projets en cours de réalisation et ceux qui peinent à démarrer…cela nous permet aussi de formuler des recommandations, des propositions qui vont sans doute contribuer à améliorer la réalisation des projets dans les années à venir. Nous constatons également que sur le terrain, certaines entreprises ayant gagné les marchés brillent par leur manque de patriotisme. Il est bien vrai. Il y’a les facteurs naturels qui freinent les travaux ( intempéries…la pluie ). Parfois la période des travaux correspond à l’arrivée des pluies. Au cours de nos échanges, on a essayé de se justifier et dire aux populations pourquoi les projets piétinent et nous mêmes , nous acceptons la critique…il peut avoir dues à la lourdeur administrative au sein de la Mairie…》 déclare Raymond Biri, 1er adjoint au maire de Douala 4e.
A l’issue de cette 5e session de la Journée d’Échanges Citoyens , il ressort que le taux de réalisation des projets relatifs au BIP ( Budget d’investissement public ) reste faible. Il est évalué à ce jour à moins de 15%.
《 Au sortir de cette journée d’Échanges Citoyens, on note premièrement que d’après le rapport du suivi des investissements publics à mi-parcours qui a été fait, il ressort que nous sommes à moins de 15% de réalisation. Ce sont des données qui sont assez faibles par rapport à l’année. Puisque nous sommes déjà au 6e mois de l’année et généralement pour des projets qui relèvent de la réhabilitation des routes, certains maîtres d’oeuvre prennent souvent pour prétexte la saison des pluies pour arrêter les travaux. Et ils attendront le mois de septembre pour relancer les travaux…et on sera presque à la fin de l’année. Deuxièmement, il y’a une faible implication des jeunes dans la réalisation de ces projets. Beaucoup ne sont même pas au courant des projets réalisés par la Mairie ou certains particuliers. Donc du coup , on note une faible connaissance et une faible communication de la part de la mairie face à ces préoccupations. Voilà pourquoi en terme de recommandations , nous avons demandé à la mairie d’être ouverte à travers l’ouverture de son site web afin que les informations qui relèvent des projets dans les quartiers , qui relèvent des résolutions du conseil municipal, des appels à manifestation ou bien tout autre chose qui concerne la mairie, que les jeunes puissent être informés via leur site web. Aujourd’hui, on tend vers la numérisation des affaires publiques au niveau local. Nous apprécions déjà la mairie de Douala 4e qui s’est prêtée à cet exercice depuis le lancement de ce projet. C’est une belle expérience qui se poursuit. Cependant, nous déplorons aussi l’absence massive des jeunes à cet échange citoyen , contrairement aux éditions précédentes. 》 réagit Aicha Makouet, responsable thématique- jeunesse au sein de l’ONG Un Monde Avenir.
En rappel, cette activité de l’ONG Un Monde Avenir, s’inscrit dans le cadre du projet PEJED ( Programme d’Encadrement des Jeunes à la démocratie ) . Cette participation citoyenne et démocratie locale vise à rapprocher les jeunes des institutions d’élaboration de mise en œuvre et de suivi des politiques publiques au niveau local. La journée d’Échange citoyen ( JEC) présidée par le Maire, est un moment de dialogue citoyen au cours duquel d’une part , le maire entouré d’autres élus ( députés, sénateurs ) présente ses différentes actions et / ou réalisations et d’autre part, les services déconcentrés de l’Etat présentent les programmes et projets réalisés et à venir dans la commune. L’objectif de ces rencontres est d’instaurer un cadre d’expression de la redevabilité sociale des élus locaux basée sur la prise en compte des aspirations des citoyens dans la mise en œuvre des politiques publiques. Généralement, au terme de cette activité, il est principalement attendu que le Maire prenne un engagement visant à impliquer les jeunes dans la formulation et le suivi des politiques publiques au niveau local.
Didier Kieretu / jules Epoh : +237 699 92 70 54 / 683 66 63 73