Partager sur :

Concernant l’histoire des fêtes commémoratives Batanga  (febuary et mayi ), il convient de rappeler qu’après l’éclatement de la première guerre mondiale en occident en 1914, les alliés décident d’attaquer les colonies allemandes en Afrique. C’est ainsi que le Cameroun que les allemands occupent depuis 1884 avec la signature du traité germano-Duala sera cible. A kribi le roi willhem madola qui règne sur toute la côte batanga  (de l’embouchure du nyong à celle du ntem) qui avait déjà marre de la rudesse de l’administration allemande, engage des pourparlers avec les marins français et anglais dont les navires militaires mouillent au large de kribi. Informés, les allemands vont l’arrêter avant de le fusiller pour haute trahison le 08 août 1914 du côté de ndoua sur la route de Bipindi. Le même jour le prince rudolph duala manga Bell était pendu à Douala et Martin Paul samba fusillé à Ebolowa pour la même raison.  A kribi les allemands pour se protéger des attaques des marins alliés optent pour  prendre les populations riveraines comme boucliers humains. C’est pour détourner ce plan que le général anglais Dobell assisté du capitaine français Cheron choisirent d’arraisonner deux navires commerciaux allemands  (hans woermann et booma) pour évacuer les civils avant de donner l’assaut. La déportation vers le sud ouest (autour du mont Cameroun ) eut lieu le 27 février 1915. Seules 4000 personnes réussirent à rallier les deux bateaux qui avaient jeté l’ancre à 5 km de la côte pour être hors de portée de l’artillerie allemande dont l’un des canons est encore présent sur le parvis de la cathédrale Saint Joseph de kribi. Les autres Kribiens furent noyés ou massacrés par les allemands. Ces derniers furent vaincus au Cameroun en 1916 et les alliés décidèrent d’organiser le retour aux sources pour les Batanga qui le souhaitaient. Ce retour se fit en deux vagues aux colorations ethniques. La première eut lieu le 14 février 1916 et concernait majoritairement les Bapuku.

Publicité
Publicité

Leurs frères banoho vont les rejoindre le 09 mai de la même année. Ces deux dates ont donné les fêtes commémoratives qui se sont  accompagnées d’une rivalité car chaque groupe ethnique trouvait que c’est la sienne qui est authentique. Pour mettre un terme à cette vieille querelle, les comités d’organisation respectifs décidèrent de faire des célébrations communes en 2008. C’est la raison pour laquelle le terme « nlato » (union ) fut introduit dans les thèmes des 92èmes éditions du febuary et du mayi. A cette occasion les bapuku et les banoho festoyerent ensemble. Cette nouvelle dynamique va vite s’estomper car lesdites célébrations avaient été élargies à tous les ndowe de l’océan   (bapuku, banoho, batanga ba nda et yassa).  Le hic étant que les deux derniers groupes ethniques cités n’ont pas connu la déportation et ne se sentaient pas concernés par les commémorations  du retour de l’exil. Pour réussir à fédérer tous les ndowe, certains progressistes qui se recrutent surtout au sein de l’association culturelle des chefferies traditionnelles ndowe  (ACCTN), décidèrent de l’organisation d’une fête purement traditionnelle pour réunir tout le monde. C’est ainsi que le « mpapo mu ndowe » (purification des ndowe) qui est un culte aux divinités de l’eau sera lancé dès le 05 décembre  2015. Cette célébration peine toujours à s’imposer en raison des réticences des conservateurs qui refusent de voir les fêtes commémoratives passer au second plan.

Pris à ETOMBA NDOWE
Logiciel de gestion
Publicité

Laisser un commentaire