Presse Camerounaise : les journalistes et travailleurs des médias élaborent les mécanismes et stratégies pour barrer la voie au phénomène des  » fake News  » .

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La réflexion a eu lieu ce vendredi 05 Mai 2023 à l’hôtel Franco de Yaoundé . C’était à la faveur du 5e forum national pour la liberté de la presse et l’accès à l’information . Un projet porté par l’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires institutionnels et associatifs .

A l’occasion de la 5e édition du Forum national pour la liberté de la presse et l’accès à l’information et placé sous le thème  » la liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme «  , les journalistes, travailleurs des médias et autres experts en sciences de l’information et de la communication , ont longuement épilogué sur la floraison des  » fake News «  ( désinformation )qui inondent les réseaux sociaux et certains médias classiques. 《 On peut comprendre des  » fake news » sur les réseaux sociaux , parcequ’il y’a toutes formes de déterminant sur ces plateformes de communication…》 estime Christophe Bobiokono , journaliste et directeur de publication du journal  » Kalara  »

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Christophe Bobiokono , journaliste et directeur de publication du journal  » Kalara « 

Pour ce professionnel des médias, les  » fake news «  sont le résultat de la paresse des journalistes, c’est également le résultat de l’ignorance des règles professionnelles qui gouvernent la profession. 《 Plusieurs professionnels pourtant bien formés , par la paresse de recouper , de vérifier , de faire la critique contradictoire des sources, se laissent donc aller à la diffusion des » fake news  » faisant ainsi le jeu des lanceurs d’alerte 》 déplore Christophe Bobiokono.

En revanche ,
Christophe Bobiokono, dans son exposé axé sur le phénomène des fake news relève que ceux qui travaillent dans la presse sont pourtant des professionnels de l’information . Ajoutant qu’il s’agit des acteurs qui travaillent selon un certain nombre de critères …selon un certain nombre d’exigences et quand ces exigences sont respectées , on balaie au moins 99% des possibilités d’avoir dans les colonnes des médias les « fake news » qui sont des informations fausses . Selon Serge Banyinbe , spécialiste des programmes au secteur information et communication du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale, l’on peut classifier les » Fake News » en 3 catégories . Notamment , la désinformation dont l’objectif et l’intention est de nuire , la mesinformation qui est une information fausse. Seulement ici , l’intension n’est pas de nuire et enfin la mal information . Ici , on transforme l’information pour nuire . Ce spécialiste de l’information et de la communication note que la presse contribue à mettre à la disposition de la population une information fiable qui n’est pas disponible et accessible à tous . 《 le travail de la presse consiste à aller chercher cette information c’est – à – dire la collecter , traiter et de la diffuser .》 Ajoute Serge Banyinbe.

Serge Banyinbe

Par ailleurs, Serge Banyinbe milite pour que la presse soit libre et protégée. 《 il est nécessaire que la presse soit libre de toute influence. C’est une liberté à différents niveaux …vis à vis du politique ,des décideurs …il faudrait que l’information que la population attend des professionnels des médias soit dénuée de toutes ces influences .》indique Serge Banyinbe.

Comment tuer les  » fake News « ?

Christophe Bobiokono , journaliste et directeur de publication du journal  » Kalara « 

Pour Christophe Bobiokono , les mécanismes de collecte et de traitement de l’information offrent la possibilité d’éliminer systématiquement l’essentiel des fake News . A savoir la vérification de l’information , le recoupement d’une information , la critique contradictoire des sources , l’intérêt d’une source à donner une information . Dans le même ordre d’idée , Serge Aimé Bikoi , journaliste et participant au Forum va faire observer que certains journalistes qui n’ont pas la capacité de procéder à la vérification de l’information , au recoupement des sources de l’information, à la confrontation des sources parallèles ou à la maîtrise de soi , sont facilement influencés par les » Fake News « .《 On a l’impression aujourd’hui que c’est le diktat des sirènes numériques sur le journalisme …alors qu’en réalité , nous avons un minimum de distanciation épistémologique à conserver entre l’objet de recherche qui est sur la toile , qui est diversifié et le sujet observateur que nous sommes…mais on a l’impression que les individus par paresse ne font pas méticuleusement leur travail…or c’est nous les professionnels de l’information et de la communication …c’est nous qui devons sonner l’alerte, c’est nous qui devons dicter tout …car la plupart des lanceurs d’alerte sont basculés dans le registre de la communication. Il s’agit des cyber activistes qui ne maîtrisent pas les canons du métier …nous avons la propension à distinguer la graine de l’ivraie…il faut toujours questionner de manière permanente les sources primaires, secondaires et parallèles afin d’éviter de tomber sous le coup de la précipitation voire de l’anticipation …il faut prendre du temps pour diffuser ou publier la bonne information crédible et responsable 》 dénonce et conseille Serge Aimé Bikoi.

Philippe Nanga , coordinateur de l’ONG Un Monde Avenir et principal organisateur de ce Forum prône le » fack cheacking » comme une solution véritable pour tordre le cou au phénomène de « fake News  » .

Philippe Nanga, coordinateur Un Monde Avenir.

《 nous avons fait les formations sur le fack cheacking…c’était pour nous , une contribution pour soutenir la presse pour que les journalistes soient aptes à identifier les « Fakes News  » et de ne pas tomber dans le piège de la désinformation et de la mesinformation…c’est onéreux et harassant pour pouvoir avoir une bonne information…il y ‘a plusieurs niveaux pour pouvoir vérifier l’authenticité d’une information …ça vaut le coût pour être à l’abri d’une procédure judiciaire en attendant qu’on lève la pénalisation des délits de presse au Cameroun …la question de la précarité est réelle…les journalistes doivent beaucoup travailler , il faut que le syndicat des journalistes travaille également en vue de la valorisation du métier de journalisme …il y’a une convention collective qui existe et il faut la faire respecter …c’est aux journalistes de revendiquer le respect de la convention collective qui existe pourtant…》souligne Philippe Nanga, coordinateur Un Monde Avenir.

La presse camerounaise plombée par des multiples problèmes….

Au cours de ce 5e forum national pour la liberté de la presse et l’accès à l’information, les professionnels des médias ont fait une sorte d’autopsie de leur profession. Il en ressort que la presse camerounaise va mal.

Mathieu Nathanael Njock , journaliste et participant du Forum .

《 on doit dire que la presse camerounaise a beaucoup de problèmes …ces problèmes ont été relevés tout au long des débats et des pistes de solutions ont été données …donc aujourd’hui , nous croyons qu’il y ‘a énormément du travail à faire sur le plan institutionnel , gouvernemental , mais il y’a aussi un travail sur le plan professionnel des journalistes. Toutes les entités doivent faire l’effort …mais il reste que le gouvernement qui donne le ton , qu’il mette une certaine volonté politique pour que les choses changent. Notamment pour amender le texte sur la communication sociale afin de revoir l’organisation du CNC ( Conseil National de la Communication ) . Au lieu d’un organe de régulation comme c’est le cas , de mettre un organe d’auto-régulation comme c’est réclamée par la charte de Munich…Aussi , faut qu’on revoie la constitution de la commission de délivrance de la carte de presse qui est délivrée comme on le voit aujourd’hui , aux agents de renseignements, aux espions ou aux petits copains. Tout simplement parce qu’elle n’est pas donnée par les pairs…il y’a une question de la viabilité de la presse qui est revenue de partout qui est un pilier de la liberté de la presse et comme l’accès à l’information. Tant que ces notions là ne sont pas réelles et efficientes , c’est normal que l’on ne va pas avancer d’un iota . Le récent classement de reporter sans frontières sur le respect de la liberté d’expression au Cameroun est un réel indicateur … on a régressé de 20 places on part de la 118 places sur 180 pays à travers le monde , pour tomber à la 138 position .c’est grave …》 dénonce Mathieu Nathanael Njog , journaliste et participant du Forum .

5e forum national pour la liberté de la presse et l’accès à l’information . Un projet porté par l’ONG Un Monde Avenir et ses partenaires institutionnels et associatifs .

En guise de rappel , le forum national pour la liberté de la presse et l’accès à l’information qui vient de se tenir dans la ville aux 7 collines a vu la participation de plus de 120 journalistes venus des 10 régions du pays . Tout comme l’on a noté la présence de plusieurs administrations à l’instar du ministère de la communication , de l’ administration territoriale , du conseil national de la communication , du représentant du gouverneur de la région du centre et des partenaires institutionnels , diplomatiques et associatifs à l’égard de l’UNESCO , de l’Union Européenne , la France , le Canada , le SNJC , le Club médias ouest , l’Unicef , le FNUD , le Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale … Ce Forum faut – il le noter , a été organisé à l’occasion de la 30 journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le 03 Mai 2023 sous le thème  » la liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme «  . Il a été ponctué par des exposés , des discussions et des perspectives .

Didier Kieretu / Jules Epoh : +237 699 92 70 54 / 683 66 63 73

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