Défense des prisonniers du MRC/Célestin Djamen …
L’intégration de Maurice Kamto au collectif d’avocats chargés de défendre les militants du MRC emprisonnés depuis la fin du mois de septembre 2020 est vue d’un mauvais œil par Célestin Djamen. L’ancien militant du SDF devenu président de l’Alliance Patriotique et Républicaine (APAR) a critiqué cette décision le 19 Avril 2022 sur l’antenne ABK Radio émettant de Douala. L’ex secrétaire national aux droits de l’homme du MRC a dit qu’il ne comprenait pas que les avocats des militants du MRC aient renoncé à les défendre. Il s’est insurgé contre l’arrestation de gens qui « expriment une opinion » et déclaré qu’il défend tout prisonnier y compris les prisonniers politiques.
Pour ce qui concerne la présence de Maurice Kamto dans le collectif de défense des droits des militants en procès, il met en doute les raisons avancées pour expliquer le retour dans les salles d’audience et la sincérité de Maurice Kamto. « Il y a une seule justice. Soit elle est indépendante, soit elle ne l’est pas. Il n’y a pas à dire que les tribunaux militaires sont moins indépendants que les tribunaux civils. On n’est pas dupes. Ce sont les prisonniers qui ont été arrêtés le 22 Septembre 2020. Il y a derrière des arrière-pensées. Je pense que le professeur Maurice Kamto a envie de se faire une fraîcheur politique. Le collectif Sylvain Souop contient des gens qui sont extrêmement compétents, qui ont plus d’expérience dans la plaidoirie que le professeur Maurice Kamto, qui a très peu d’expérience dans la plaidoirie nationale. Il a peut-être quelques sorties au niveau international, mais sur le plan national, ces avocats n’avaient pas besoin du professeur Maurice Kamto. Il n’apporte rien de plus si ce n’est peut-être un argument politique. Il joue sa carte politique », soutient Djamen.
Lorsque l’on lui demande si l’arrivée de Maurice Kamto dans le collectif Souop va aider la cause ou la desservir, il donne cette réponse : « elle peut même l’aggraver. Parce qu’il y a un rapport politique entre ces prisonniers et le corps judiciaire qui a comme tutelle quand même le ministre de la justice. Et je pense qu’à trop vouloir politiser cette affaire, ça peut avoir des contrecoups extrêmement regrettables (…) Si le professeur Maurice Kamto manque de recul politique, ça peut être encore très grave parce qu’on considérera qu’il est entré dans le collectif pour défendre une cause politique, personnelle. Ce qui peut créer encore une tension entre le camp de ceux qui sont pour cette tension du MRC et ceux qui sont au pouvoir ». Célestin Djamen en conclut que la présence du leader du MRC n’est « pas indispensable ».